Friday, November 20, 2015

Two Poems by Paul Éluard






Liberty

On my notebooks from school
On my desk and the trees
On the sand on the snow
I write your name

On every page read
On all the white sheets
Stone blood paper or ash
I write your name

On the golden images
On the soldier’s weapons
On the crowns of kings
I write your name

On the jungle the desert
The nests and the bushes
On the echo of childhood
I write your name

On the wonder of nights
On the white bread of days
On the seasons engaged
I write your name

On all my blue rags
On the pond mildewed sun
On the lake living moon
I write your name

On the fields the horizon
The wings of the birds
On the windmill of shadows
I write your name

On each breath of the dawn
On the ships on the sea
On the mountain demented
I write your name

On the foam of the clouds
On the sweat of the storm
On dark insipid rain
I write your name

On the glittering forms
On the bells of color
On physical truth
I write your name

On the wakened paths
On the opened ways
On the scattered places
I write your name

On the lamp that gives light
On the lamp that is drowned
On my house reunited
I write your name

On the bisected fruit
Of my mirror and room
On my bed’s empty shell
I write your name

On my dog greedy tender
On his listening ears
On his awkward paws
I write your name

On the sill of my door
On familiar things
On the fire’s sacred stream
I write your name

On all flesh that’s in tune
On the brows of my friends
On each hand that extends
I write your name

On the glass of surprises
On lips that attend
High over the silence
I write your name

On my ravaged refuges
On my fallen lighthouses
On the walls of my boredom
I write your name

On passionless absence
On naked solitude
On the marches of death
I write your name

On health that’s regained
On danger that’s past
On hope without memories
I write your name

By the power of the word
I regain my life
I was born to know you
And to name you

Liberty.


The Beloved

She is standing on my eyelids
And her hair is wound in mine,
She has the form of my hands,
She has the color of my eyes,
She is swallowed by my shadow
Like a stone against the sky.

Her eyes are always open
And will not let me sleep.
Her dreams in broad daylight
Make the suns evaporate
Make me laugh, cry and laugh,
Speak with nothing to say.


A sample of Éluard's poetry books: First poems, subtitled Leisure, Pierrot, The five roundels of any young man (1913); Le Devoir and the Anxiety (1917); Poems for Peace Series (1918); The Animals and Their Men, People and Their Pets (1920); Dying for not dying (1925); Capital of Pain (1926); The Immediate  (1932); Public Rose (1934); Fertile Eyes (1936); Natural Being (1938); To Show (1939); Open Book I (1940); Time Overflowing (1947); the Phoenix (1951); The trails and roads of poetry (1952).

Paul Éluard (December 14, 1895 – November 18, 1952)


Liberté

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.


Le bien-aimé

Elle est debout sur ​​mes paupières
Et ses cheveux est enroulé dans la mienne,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle est avalé par mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.

Ses yeux sont toujours ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en plein jour
Faire évaporer les soleils
Faites-moi rire , pleurer et rire,
Parlez avec rien à dire.


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